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Revue de presse

Les combattants de la solitude

Article d’Estelle Lucien
Publié dans le jour­nal NOUVELLES, Genève, n° 254, avril 2006

Christian Guyot (1er à dr.) et ses col­lègues de l’as­so­cia­tion Euphoria / DR

Parler, échanger, être ensemble

« Se bien por­ter » c’est la tra­duc­tion du terme grec Euphoria. « À ne pas confondre avec l’ef­fet pro­duit par des stu­pé­fiants », pré­cise d’emblée Christian Guyot, pré­sident et fon­da­teur de l’as­so­cia­tion Euphoria. Celle-ci est née l’é­té 2004 « du désir de vou­loir faire quelque chose pour nos sem­blables », affirme son pré­sident. Depuis, les sept membres de l’as­so­cia­tion gene­vo-neu­châ­te­loise pour­suivent un objec­tif com­mun, qui est celui d’ai­der toute per­sonne en dif­fi­cul­té par un don de temps ou de matériel.

Le sou­tien d’Euphoria s’a­dresse aus­si bien aux per­sonnes âgées souf­frant de soli­tude qu’à des malades psy­chiques vivant en ins­ti­tu­tion ou plus lar­ge­ment à tous ceux qui tra­versent une mau­vaise passe. Ce fut le cas de Pilar, une mère de famille de 41 ans. « J’étais en dépres­sion. Ils m’ont aidée à remon­ter la pente, raconte-t-elle. J’ai été très bien entou­rée et je me suis sen­tie com­prise. » L’action des béné­voles d’Euphoria s’ins­crit dans une démarche humaine. « Avec un méde­cin c’est strict et limi­té » témoigne encore Pilar. Ses forces aujourd’­hui retrou­vées, elle donne main­te­nant des petits coups de mains à l’as­so­cia­tion : « Je suis vrai­ment contente de pou­voir à mon tour aider et par­ta­ger mon expérience ».

Au sou­tien psy­cho­lo­gique s’a­joute par­fois une aide maté­rielle, aus­si modeste soit-elle. « Nous offrons un repas au res­tau­rant ou une carte de pré­paie­ment télé­pho­nique, ces petites choses qui ne sont pas vitales mais qui font plai­sir », sou­ligne Christian Guyot per­sua­dé que l’homme ne peut pas long­temps se pri­ver de tout. « Cela contri­bue aus­si à la res­tau­ra­tion de l’es­time de soi », explique-t-il. Tout le monde peut s’a­dres­ser à Euphoria, quels que soient son âge, son état de san­té, sa pro­fes­sion et sa confes­sion. « Nous n’ac­cep­tons pas les per­sonnes dépen­dantes d’al­cool ou de drogue en tant que membres, mais nous leur pro­po­sons évi­dem­ment notre aide », pré­cise cepen­dant le président.

Dévouement

L’association vit des dons de ses membres, le plus pré­cieux étant le temps que ces com­bat­tants de la soli­tude et de l’i­so­le­ment offrent gra­tui­te­ment. À 42 ans, Christian Guyot a lui-même déci­dé de consa­crer ses pleines jour­nées à Euphoria. De son dévoue­ment il retire une immense satis­fac­tion même si, comme dit le dic­ton, pas de nou­velles, bonnes nou­velles… « Quand les gens vont mieux, on ne les revoit pas tou­jours », regrette-t-il. Mais, le plus sou­vent, de ses accom­pa­gne­ments naissent des ami­tiés, comme celle qui le lie avec un homme d’une cin­quan­taine d’an­nées qui vit en ins­ti­tu­tion. « Nous vou­lons écrire un livre ensemble, confie Christian Guyot. Monter des pro­jets de vie fait aus­si par­tie de nos actions. »

Deux fois par mois, en alter­nance à Genève et à Neuchâtel, Euphoria orga­nise des soi­rées de ren­contre et de dis­cus­sion, ouvertes à tous. Chacun peut alors s’ex­pri­mer sur un thème préa­la­ble­ment choi­si. « Ça va de la pro­tec­tion des orangs-outans au sens de la vie » pré­cise le pré­sident, qui remarque que les gens ont besoin de par­ler, d’é­chan­ger et d’être ensemble. « Ensemble », c’est la seule devise d’Euphoria.

Estelle Lucien
Tous droits réser­vés, NOUVELLES, avril 2006

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